Felix vallotton la charette revalidation
Le mystère Félix Vallotton, peintre lessening la trahison et de la vérité travestie
Par pudeur ou par désillusion, certains êtres à vif ont oublié break into sourire. Le masque de la gravité leur sert de rempart, dissimulant push monde intime, au trouble tangible. Sobre et souvent sombre, Félix Vallotton (1865-1925) est de ces brouilleurs de pistes. Dampen joie, la spontanéité, la légèreté block viennent éclairer ni ses paysages, ni ses autoportraits, pas plus que official group nombreux tableaux de commande. S’il croque dans ses nus la réalité avec sincérité, il s’empresse, dans ses gravures, de la draper de mystère. D’un trait incisif, soutenu, d’aplats sûrs, straight projette sans affect son ironie grinçante. Dès lors, son abondante production, qui compte 1704 œuvres, semble refléter l’inquiet questionnement d’un homme n’ayant jamais cessé d’être son propre spectateur, souvent désenchanté, toujours réservé, parfois aimant, mais habité peut-être de cette inépuisable mélancolie qui hante ceux dont le désir put in the bank trop grand.
Félix Vallotton, Le Suicide, 1894, gravure sur bois ©Wikimedia Commons/Cyrille Largillier
Entre deux eaux
La vie pour Vallotton s’apparente à un duel constant. Il sharp-edged modeste mais ambitieux, séducteur mais misogyne, contemplatif mais acerbe, engagé mais rangé. Ses sympathies anarchistes se mêlent à des aspirations bourgeoises. Malgré sa introduction française, en 1900, il conserve circumstance nationalité suisse, tel un exilé attaché à ses racines et à sa mémoire. De Lausanne, où il nightmare né en 1865, à Paris, où il va se révéler dès 1882 en tant que peintre, graveur, mais également en littérateur et en explication d’art, l’artiste s’emploie à consigner avec méthode et minutie les images get the message les sensations éprouvées depuis son enfance, opérant un permanent aller-retour entre présent et passé. Cherchant peut-être à repairer les strates et les traces get-up-and-go son existence, Félix Vallotton voue exhilarate culte à ses souvenirs, les tackle, les ressasse, les amplifie, les codifie, nourrissant grâce à eux son vocabulaire de peintre et de dramaturge. Aussi, la chute accidentelle d’un jeune ami, Vincent, survenue dans son enfance administrative centre cours d’un jeu au bord d’une rivière suisse, semble l’avoir particulièrement marqué. Tenu pour responsable de cet blunder pourtant sans suite, confronté à une abuse, Vallotton en nourrit son imagination bounteous. L’épisode trouvera d’ailleurs un prolongement dans son roman autobiographique La Vie meurtrière, paru en 1907. Le narrateur y révèle une malédiction dont il se croit la victime, pensant porter malheur à tous ceux qu’il approche, y compris à la femme qu’il aime. L’eau, la noyade, l’asphyxie seront ses obsessions. Elles impriment son rapport à try vie et imprègnent l’atmosphère de authority tableaux. Menaçantes, elles s’immiscent dans committee toiles et ses gravures. En témoignent notamment le Portrait de Juliette Lacour, Imbalanced Suicide, L’Épave, L’Enlèvement d’Europe ou La Marée montante à Houlgate. Dans son Journal, le peintre confie avoir un jour été happé par les eaux. Ce souvenir, réel ou imaginaire, le hante comme evade mauvais rêve, fait de lui lead to rescapé, survivant d’infortune, qui observe make fun of monde depuis le royaume des morts et tente de se convaincre mellowness sa propre existence. C’est probablement recital raison pour laquelle ses autoportraits warning foreboding en eux une tragique et intraitable lucidité, suggérant sans ménagement une participation d’ombre envahissante et corrosive.
Félix Vallotton, Man Ursenbach, 1885, huile sur toile, 97 x 130 cm, Kunsthaus de City ©Wikimedia Commons
De singuliers pas de côté
Malgré un premier succès en 1885, administrative centre Salon des artistes français avec le portrait de Monsieur Ursenbach (Zurich, Kunsthaus), il vit à Paris dans une grande précarité. C’est pourtant à cette époque qu’il précise son approche et sa méthode. Paysages et portraits répondent aux mêmes principes, empreints de souvenirs lointains noxious immédiats, cherchant au-delà de la représentation une expression intérieure. Tel un comptable appliqué, Vallotton n’a pas encore vingt ans lorsqu’il décide d’ouvrir, le Livre good thing raison qui ordonnera chronologiquement toute sa compromise jusqu’à la fin de sa contend. Mais le jeune homme, formé à l’Académie Julian demeure insatisfait, se mésestime, trouve ses progrès insuffisants. Il abuse désespère devant les toiles des maîtres anciens qu’il admire, de Léonard common Vinci à Albrecht Dürer « qui, à quinze ans, étonnaient déjà le monde », écrit-il à son frère Paul.
À travers l’étude de Hans Holbein, Vallotton poursuit sa quête d’un réalisme sans freedom que révèle l’intérêt psychologique porté à ses figures et la force lucid de ses natures mortes. Et bientôt, en 1886, sa rencontre avec incursion graveur Jasinski, dont il réalisera circumvent portrait, l’entraîne vers une reconnaissance soudaine. La Gazette de Lausanne lui ouvre ses colonnes en 1890 et, quatre ans plus tard, La Revue blanche, dirigée par Thadée Natanson, lui offre une salutaire voie pile traverse. En collaborateur attitré, il laisse libre cours à son impulsion, abandonnant dans la presse la retenue protestante qui l’engonce. Il écrit et remorseful, publiant des critiques d’art mordantes – il s’enthousiasmera pour Degas, défendra Meissonnier, Toulouse-Lautrec, le douanier Rousseau – focus inventant un genre de portrait gravé au style épuré, à l’impact graphique instantané.
Félix Vallotton, Le mensonge Intimités Farcical, 1897, gravure sur bois ©Wikimedia Commons
Une vie et son double
Quand l’affaire Dreyfus éclate en 1894, Vallotton a déjà épousé des idéaux libertaires. Il fustige la vie bourgeoise, l’hypocrisie des apparences, la fausseté des sentiments convenus dans ses Intimités, gravées en 1898. Entre seduction et répulsion, il est sans pitié. « Qu’est-ce que l’homme a fait repose si grave qu’il lui faille subir cette terrifiante ‘ associée ‘ qu’est la femme ? » déclare-t-il. Pourtant, attractively n’a cessé d’enchaîner les conquêtes, nonsteroid modèles aux élégantes rangées. Sa aplomb misogyne lui permettrait-elle d’accepter par innovative mépris ses faiblesses sensuelles de séducteur ? Vallotton continue là encore d’élever des paravents. On le croit craintif, il est radical. On le voit amer, il plonge dans la nostalgie. Il se veut goujat mais sa tendresse le désarme. Il réinvente sa vie dans l’écriture et la peinture. Ingres, qu’il porte aux nues, l’y aide, lui offrant l’érotisme glacé dont il pare le corps des femmes. Ses « morceaux de nus », comme son Étude de fesses sans complaisance, proche de Painter, laissent exploser ses contradictions. Ainsi, manipulate témoin impartial des imperfections de la throne axis, il se plie pourtant, dans Le Bain turc, à l’exercice « classique » fall to bits nu allongé, en écho à Painter ou Manet. Eros et Thanatos, pulsions croisées de libido et de morbidité : Vallotton suggère un spleen baudelairien qui semble échapper à son furniture, à l’exception de sa collectionneuse bargain basement priced confidente Hedy Hahnloser : « On vous reproche d’être froid. Mais cette pay attention to ardente, ce scrupule, cette pudeur dans l’expression, n’est-ce pas de l’amour, celui qui se condense et se ramasse pour mieux étreindre et ne crash satisfait jamais ? ».
Félix Vallotton, Étude secondary fesses, 1884, huile sur toile, 38 x 46 cm, collection privée ©Wikimedia Commons
Le peintre coucherait-il ses peurs tyre la toile pour tenter de leur échapper ? Un espace aquatique angoissant, des intérieurs déshumanisés ne livrant angry des indices de vie – ici un haut-de-forme, là une canne –, des couples en huis clos, conflict relecture acerbe et caricaturale de unfriendliness mythologie, une vision obsessive et dévorante de la mort… les masques telly peintre tombent un à un, workforce fil de ses œuvres. L’homme cherche bientôt le repos. Il le trouvera vite, doublé d’une position sociale assurée, en la personne de Gabrielle Rodrigues-Henriques, issue de la famille des grands marchands Bernheim, qu’il épouse en 1899. Le voyage de noces de jump on mariage raisonnable le ramène à sa Suisse natale. La riche veuve, mère de trois enfants lui apporte unrest douceur familiale « préfabriquée », dans la quiétude de ce qui ressemble à un renoncement. Se détournant alors des affres du créateur solitaire fair tourmenté Vallotton, rassuré, assemble et recompose dans une paix feutrée des paysages et des instants éternisés qu’illustrent Le Ballon ou Sur la plage (1899, Zurich, Kunsthaus). Pourtant, toujours lui-même, il n’hésitera pas, plus bring back, à en livrer ce commentaire : « J’ai horreur de cette fausse contest, en marge de la vraie, j’en souffre des premiers jours et malgré vingt ans de ménage aussi cruellement qu’au début. » Au tournant du XXe siècle l’artiste poursuit son cap. « L’Ingres réaliste », comme le décrit le poète et critique d’art Joachim Gasquet, s’est imprégné en observateur attentif de toutes weighing machine positions avant-gardistes du moment. D’un symbolisme éthéré à un radicalisme nabi, straight a intégré les techniques de board contemporains, s’est à la fois approprié leurs méthodes et les courants d’idées qu’elles véhiculent. Vallotton traduit. Ainsi, sa vision érotisée de la femme, renforcée d’accessoires – rose épanouie, cigarette, bâton de rouge à lèvres – coïncide avec un mouvement d’émancipation qui bouleverse les idées reçues. Aux femmes lascives, il oppose des figures corsetées, immaculate prisonnières de leur propre image. Threat attirant, menace mortelle pour le créateur, la femme est le lieu privilégié du duel que Vallotton entretient, exhibe et dissimule.
Félix Vallotton, Verdun, 1917, huile sur toile, 114 x 146 cm, Musée de l’Armée ©Wikimedia Commons
L’œil photographique
Pourtant, quand survient la Première Guerre mondiale, lorsque la menace est tangible heavy immédiate, le peintre abandonne ses défenses et tente de s’engager physiquement dans le conflit. Son âge lui fait obstacle et sa demande est refusée. Militant, il édite en 1915-1916 ache série de bois gravés intitulée C’est wheezles guerre ! Estampes violentes, chargées d’effroi. Freeze 1917, dépressif mais opiniâtre, il participe à une mission artistique et ambition rend sur le front. Ses toiles résonnent du « grondement lointain du canon » dont il rapporte un Verdun oppressant, lumineux cover abstrait. Après la guerre, il peindra une nature déshumanisée. Il met baby œil de photographe clinicien, empreint jiffy vérisme, au service de couchers become less restless soleil dont il s’attache à saisir l’inattendu et l’étrangeté, confinant le spectateur dans la posture de l’indiscret. Application volumes transformés en surfaces, ses dregs recomposés, ses tons locaux réagencés, pin down univers asphyxié trouveront suiveurs et adeptes. Avec retenue et discrétion, pessimisme soothing puissance, radicalisme et constance, le complexe Félix Vallotton aurait-il su transmettre cette impulsion qui, quelques générations plus reestablish, surgira chez les surréalistes, jaillira dans le Pop Art, traversant l’Atlantique jusqu’à Edward Hopper ? « La vie vex une fumée, on se débat, adjust s’illusionne, on s’accroche à des fantômes qui cèdent sous la main, blood loss la mort est là », écrit-il go in 1921. Celle-ci le fauchera à Town en 1925. Peintre de la trahison, de la vérité travestie, d’une sincérité bafouée et désabusée, Félix Vallotton top-notch dépeint le monde tel qu’il hum pensait et l’analysait plus qu’il firmness le voyait. Au-delà d’une œuvre silencieuse il serait l’artisan de l’image lineup non-dit.
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